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Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont annoncé, mardi 10 septembre, de nouvelles sanctions contre l’Iran, visant notamment la compagnie aérienne Iran Air. Les quatre pays accusent Téhéran d’avoir livré des missiles balistiques à la Russie pour frapper l’Ukraine.
« La Russie a reçu des livraisons de ces missiles balistiques et les utilisera probablement dans les semaines à venir en Ukraine contre les Ukrainiens », a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, lors d’une conférence de presse à Londres avec son homologue britannique David Lammy. Les deux hommes doivent se rendre cette semaine à Kiev.
En représailles à ces livraisons, Washington a rapporté avoir pris, avec des pays alliés, des sanctions à l’encontre de six entreprises iraniennes de drones et missiles balistiques, fournisseurs de la Russie dans le cadre d’un contrat signé fin 2023, ainsi que de dix de leurs responsables et employés.
La compagnie aérienne iranienne Iran Air figure parmi les cibles de ces sanctions économiques, pour avoir effectué des livraisons, a précisé le département américain du Trésor. En outre, « les partenaires internationaux annoncent des mesures qui ne permettront pas à Iran Air d’opérer sur leur territoire à l’avenir », est-il ajouté.
Le Royaume-Uni a effectivement annoncé la fin de « toutes les liaisons aériennes directes » avec ce pays, dans le cadre de ces nouvelles sanctions. Iran Air assure des vols directs plusieurs fois par semaine entre l’aéroport londonien de Heathrow et Téhéran.
« Nous continuerons à utiliser tous les leviers à notre disposition pour mettre la pression sur l’Iran afin qu’il cesse son soutien à l’invasion illégale menée par [le président russe, Vladimir] Poutine », a réagi la ministre chargée des transports, Louise Haigh.
Dans un communiqué commun, Londres, Paris et Berlin (E3) avaient, peu avant, informé avoir « confirmation que l’Iran a[vait] effectué ces transferts » de missiles, avertissant de « mesures immédiates pour dénoncer [leurs] accords bilatéraux de services aériens avec l’Iran ». « Cette escalade, provoquée à la fois par l’Iran et par la Russie, constitue une menace directe pour la sécurité européenne », estiment les gouvernements de ces trois pays.
De son côté, l’Union européenne a promis une « réponse forte à un tel soutien à la campagne de terreur menée contre la population ukrainienne ». Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a proposé aux Etats membres de nouvelles sanctions, qui devront être agréées à l’unanimité.
L’Iran a rejeté les accusations occidentales de transferts de missiles. « La diffusion d’informations fausses et trompeuses sur le transfert d’armes iraniennes vers certains pays n’est qu’une affreuse propagande et un mensonge visant à dissimuler l’ampleur du soutien massif et illégal en armes des Etats-Unis et de certains pays occidentaux au génocide dans la bande de Gaza », a accusé le porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien, Nasser Kanaani, sur X.
Selon Antony Blinken, des dizaines de militaires russes ont été formées en Iran à utiliser le missile balistique Fath-360, qui a une portée de 120 kilomètres. « Nous avons averti l’Iran en privé que cette mesure constituerait une escalade spectaculaire », a déclaré M. Blinken.
Lundi, l’Union européenne avait assuré que les Occidentaux disposaient d’« informations crédibles » sur des livraisons de missiles balistiques iraniens à la Russie. « Le nouveau président et le ministre des affaires étrangères iraniens ont déclaré, à plusieurs reprises, qu’ils souhaitaient rétablir le dialogue avec l’Europe. Ils veulent obtenir un allégement des sanctions. Des actions déstabilisatrices comme celles-ci auront exactement l’effet inverse », a averti M. Blinken.
Celui-ci se rendra avec le ministre des affaires étrangères britannique, David Lammy, « cette semaine » en Ukraine. « Nous sommes les alliés les plus proches, je suis donc ravi que nous voyagions ensemble, démontrant ainsi notre engagement envers l’Ukraine », a déclaré M. Lammy.
La visite d’Antony Blinken précède celle à la Maison Blanche, vendredi, de Keir Starmer. Il s’agit du deuxième voyage à Washington du premier ministre travailliste, depuis son arrivée au pouvoir début juillet après quatorze ans de gouvernements conservateurs.
Keir Starmer a dit plusieurs fois qu’il maintiendrait la position de son prédécesseur, qui soutenait fermement l’Ukraine contre la Russie. Londres compte parmi les plus importants soutiens de Kiev. Le Royaume-Uni a rapporté vendredi qu’il allait fournir 650 missiles à l’Ukraine pour l’aider à renforcer sa défense aérienne, après des critiques du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur le rythme de livraison de l’aide militaire à Kiev.
Le Monde avec AFP
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